L’ouverture
Notre branche est en pleine mutation, tout comme bien d’autres branches. Le rôle des garagistes va continuer à évoluer au cours des prochaines années, proclame Urs Wernli dans son discours d’ouverture, le regard porté vers l’avenir. Leur domaine de compétence sera plus large et le conseil individuel constituera un aspect toujours plus important du métier de garagiste. Les changements survenus dans les habitudes de mobilité offriront de nouvelles possibilités et de nouvelles opportunités qu’il faudra savoir saisir. Urs Wernli a évoqué « une année décisive », des élections étant prévues cette année. « Nous devons parvenir à améliorer le poids politique de nos membres et de notre branche, l’objectif étant d’agir contre l’hostilité témoignée à l’égard de l’automobile », déclare-t-il sous les applaudissements du public.
Le programme et les intervenants
Lars Thomsen : La conception du programme de la journée, plus particulièrement celui de la matinée, voulait que les exposés deviennent toujours plus concrets d’un intervenant à l’autre. Voilà pourquoi le futurologue Lars Thomsen et sa vision générale des développements actuels et (surtout) futurs étaient les premiers sur le programme. Sa thèse principale était la suivante : « L’industrie automobile va davantage évoluer au cours des 500 prochaines semaines qu’au cours des 50 dernières années. » Les anciennes technologies, parmi lesquelles, selon les dires de L. Thomsen, on comptera bientôt notre bon vieux moteur à combustion, et les vieux schémas seront remplacés dans le cadre de ce développement. Au cours des prochaines années déjà, la préférence sera donnée aux moteurs à propulsion électrique ; d’autre part, les cycles d’innovation seront toujours plus courts, avec toutes les conséquences que cela comporte pour les garagistes.
Dr. Detlev Mohr : Detlev Mohr a illustré dans quelle mesure la numérisation a déjà un fort impact sur les garagistes et les concessionnaires. Le responsable Automotive auprès de McKinsey Allemagne a présenté les résultats d’une étude internationale menée sous sa responsabilité dont nous reportons ci-après les principales constatations. Le nombre moyen de visites de clients auprès des concessionnaires automobiles précédant l’achat d’un véhicule a nettement reculé, passant de presque 5 à une seul le plus souvent. Les compétences en matière de conseil et les connaissances spécialisées des conseillers de vente doivent considérablement s’améliorer. Les clients sont de mieux en mieux informés grâce à Internet, celui-ci étant entre-temps clairement devenu la source d’information numéro un. La conclusion la plus importante à tirer pour les garagistes est qu’une expérience concrète, un conseil compétent et le sentiment de confiance qui en résulte sont et resteront la valeur la plus importante du commerçant du point de vue du client.
Mark Backé : Pour ce qui est de la communication numérique, BMW a déjà une longueur d’avance. Mark Backé, responsable marketing et membre de la direction de BMW (Suisse) SA, a présenté les fondements des structures de distribution de l’avenir (numérique) de BMW , qui se focalisent sur la vision globale du client. BMW accorde une grande importance à conjuguer les canaux numériques et l’expérience concrète vécue lors de l’achat. Le site Internet a pour objectif de susciter l’intérêt et développer pleinement la force de la marque. D’autre part, le site relie (virtuellement) le constructeur et son partenaire et constitue un instrument efficace permettant d’établir et de soigner les relations avec les clients. M. Backé a su captiver l’assistance en levant légèrement le voile des secrets de BMW lors de la présentation virtuelle des produits prévue.
Philipp Ries : Responsable grands comptes publicitaires au sein de Google, Philipp Ries aborde l’utilisation croissante des supports numériques, plus précisément en prenant l’exemple du mot-clé « auto ». Avec l’exemple du mot-clé « pneu d’hiver », il montre les jours et les températures auxquels ce terme est recherché le plus souvent (le lundi !). Dans la deuxième partie de son intervention, il présente en détail les outils de Google les plus utiles à la publicité, ainsi que les moments opportuns de leur utilisation, et l’importance d’avoir son propre site Internet (« le cœur de toute activité »). Philippe Ries souligne en outre qu’il ne suffit pas de diffuser le bon message sur le bon support, mais que la mesure et l’optimisation constante permet d’accroître considérablement le succès.
Christoph Aebi : Christoph Aebi, directeur de AutoScout24, nous montre dans quelle mesure sont désormais utilisés les médias numériques. Ce sont surtout les accès mobiles qui enregistrent une très forte croissance : entre-temps, la version en ligne du 20Minutes est lue majoritairement sur smartphone et ce sera bientôt aussi le cas pour le Blick. AutoScout24 a réagi à ce phénomène et a introduit « wheels! », un magazine automobile novateur conçu spécifiquement pour l’utilisation sur tablettes.
Dans l’après-midi, la modératrice Miriam Rickli s’est entretenue dans le cadre de l’« Impuls Talk » avec les pilotes de course Simona De Silvestro et Fredy Barth ainsi qu’avec Jean Trotti, le tout nouveau champion suisse des mécatroniciens d’automobiles. D’emblée, tous les trois ont montré prendre très au sérieux leur rôle d’ambassadeurs de la branche automobile. La question qui tenaillait une grande partie du public a également trouvé réponse : le contrat avec Sauber n’ayant pas été reconduit, qu’est-ce qui attend maintenant Simona De Silvestro ? « Je vais essayer de m’affirmer davantage aux USA. Si j’obtiens de bons résultats, je décrocherai tôt ou tard une place dans un cockpit de Formule 1. » De son côté, Jean Trotti se prépare aux WorldSkills qui auront lieu au mois d’août. Quant à Fredy Barth, il continue à faire ce en quoi il excelle : la course.
Dr. Christof Nägele : La numérisation a également des répercussions sur le recrutement d’une relève adaptée. Christof Nägele, de la Haute école spécialisée du nord-ouest de la Suisse, a montré lors de cette journée comment les jeunes utilisent Internet pour obtenir des informations sur leur futur métier. Il a également relevé que l’intérêt technique est de loin le critère le plus important lorsqu’il s’agit de choisir une formation et a mis en évidence pour l’UPSA les points pouvant influencer positivement le processus de décision de ces potentielles recrues. Conclusion principale : Internet nous permet de fournir les informations nécessaires à nos futurs apprentis ; toutefois, ce n’est que dans le cadre d’un contact personnel qu’on parvient à les attirer dans une profession, autrement dit avec un stage de préapprentissage.
Morten Hannesbo : Dans l’exposé du CEO de l’AMAG, la passion pour les voitures et pour la branche automobile en général était clairement perceptible. Le plus grand concessionnaire suisse, et de loin, réalise des investissements dans l’avenir avec une détermination impressionnante, non seulement au niveau architectural mais aussi dans la formation initiale et continue. M. Hannesbo a évoqué très ouvertement les problèmes que la branche, et par conséquent son entreprise, rencontrent actuellement. Le principal étant pour l’heure l’abolition du cours plancher entre le franc suisse et l’euro, décision qu’il considère « une grave erreur ». Il a appelé à garder son calme, adopter la bonne stratégie (autrement dit déterminer au mieux les prix) et surveiller les coûts : « C’est le meilleur moment pour le faire. »
Conformément à la tradition, le thème de la journée à été approfondi au cours de discussions animées dans le cadre du « club UPSA ». Hans-Ulrich Bigler, directeur de l’Union suisse des arts et métiers, le politicien Jacques-André Maire, Theo Ninck, président des offices suisses de la formation professionnelle ainsi que Lukas Hediger, mécanicien poids lourds et médaillé de bronze lors des championnats du monde des métiers en 2013, étaient les invités de Miriam Rickli. Les principales conclusions : la lutte à la recherche d’une relève qualifiée va encore se durcir entre les différents corps de métier. De plus, les associations professionnelles (et l’usam) devront tout mettre en œuvre afin d’augmenter l’attractivité des apprentissages professionnels. Cela nécessitera toutefois également la contribution des parents qui, aujourd’hui, tendent souvent à diriger leurs enfants vers une formation universitaire, parfois pour des raisons de prestige.
Roger Köppel : Le rédacteur en chef et propriétaire de la WELTWOCHE a provoqué des éclats de rire lorsqu’il a déclaré que les journalistes n’ont pas l’habitude d’être accueillis avec des applaudissements par les garagistes. Dans son discours captivant sur les relations entre la Suisse et l’UE, qui tenait compte de la situation à laquelle le secteur est confronté, R. Köppel a plaidé pour davantage d’optimisme et de confiance en soi. Et bien sûr pour le maintien d’une « distance amicale » par rapport à l’UE. La Suisse, dit-il, demeure encore et toujours un modèle de réussite, même dans ces conditions difficiles. R. Köppel, qui a obtenu son permis de conduire il y a six ans seulement, se sentait manifestement bien parmi les garagistes. Il leur a donc fait un cadeau : un rabais de 20 % sur un abonnement annuel à la Weltwoche pour chaque membre de l’UPSA. Une façon de contribuer aux efforts déployés pour créer un environnement favorable aux entreprises.
La modératrice
Elle a fait du bon travail. Elle, c’est Miriam Rickli, 27 ans, la modératrice de cette journée. Elle laissait à peine paraître sa nervosité au début de la manifestation. C’est l’un de ses points forts. Elle aborde les sujets avec fraîcheur et gaité tout en faisant preuve d’une préparation minutieuse et assume sa mission avec charme.
Réponses aux congrès
« Le programme était tout à fait passionnant et la manifestation remarquablement organisée. C’est ici que les principaux décideurs de toute la branche se retrouvent. Voilà pourquoi la Journée des garagistes suisses constitue aussi un événement source de motivation très important. Surtout en ces temps difficiles. »
Martin Plüss, président d’ESA
« Le thème était particulièrement bon et arrive à point nommé. Il y a ici encore beaucoup à faire dans la branche. C’est pourquoi l’ESA s’engage fermement dans ce domaine aussi. Nous soutenons les garagistes autant que nous le pouvons dans le domaine numérique. »
Charles E. Blättler, président de la direction d’ESA« La manifestation était passionnante. Toutefois, j’aurais personnellement souhaité qu’on nous donne des instructions et des options d’action encore plus concrètes. »
Manuel Gerber, directeur marketing de Motorex
« J’ai trouvé la matinée exceptionnelle. Les exposés ont entre autres relevé que les garages auront un rôle différent à jouer à l’avenir. Et cela bien plus vite que ce que l’on pense. La variété des modèles est désormais si grande qu’il n’est plus possible de les présenter dans un showroom conventionnel. Raison pour laquelle des innovations sont essentielles. »
Karl Bieri, président de l’Auto Zurich« J’ai trouvé le programme attrayant et riche, et l’animation charmante. Un événement très réussi. Et les locaux ici au Stade de Suisse s’y prêtent parfaitement. »
Wolfgang Schinagl, directeur d’auto-i-DAT SA
« J’ai participé à toutes les conférences de l’UPSA à ce jour et celle-ci est certainement l’une des meilleures. Des intervenants compétents, un programme équilibré et une modératrice vive et brillante. »
Walter Hennecke, directeur d’Emil Frey SA« Un bon mélange d’excellents intervenants et un programme passionnant et très instructif. Le thème proposé par l’UPSA correspond parfaitement à l’ère du temps. »
Dölf Lendenmann, CEO de Binelli & Ehrsam AG
« Au niveau du contenu, cette manifestation n’a jamais été aussi réussie : le bon sujet au bon moment. La mobilité est et continuera à être LE sujet qui nous intéresse. Nous devons maintenant parvenir à mobiliser les électeurs en vue des prochaines élections. A cet égard, toute la branche est maintenant sollicitée. »
Andreas Burgener, directeur d’auto-suisse« Le moment ne pouvait être mieux choisi pour traiter ce sujet. Les automobiles sont toujours plus complexes et la partie qui relève de l’informatique est toujours plus importante. »
François Launaz, président d’auto-suisseOffre amicale
Suite à l’exposé de Roger Köppel à la « Journée des garagistes suisses », la WELTWOCHE a fait une offre amicale à tous les membres de l’UPSA en proposant 20 % de rabais sur un abonnement annuel. La WELTWOCHE est la seule publication suisse d’une certaine importance à être dirigée par son rédacteur en chef. Elle représente des valeurs civiles libérales, a une attitude critique face aux décisions de l’Etat et est orientée vers l’économie. Du point de vue politique, elle soutient une Suisse indépendante, gouvernée par une démocratie directe. Elle surprend de semaine en semaine avec des récits pertinents et des révélations captivantes. Ferez-vous bientôt vous aussi partie de ses lecteurs ?
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