sco. La numérisation, l’industrie 4.0 ou l’Internet des objets sont sur toutes les lèvres. Mais on oublie souvent que, même au 21e siècle, le contact humain reste très important. Le comportement de l’homme n’évolue pas aussi rapidement que les technologies. «Les événements restent des éléments essentiels de notre communication», déclare Sébastien Moix, responsable marketing de SAG et, à ce titre, organisateur du salon dédié à la deuxième monte automobile, de loin le plus important de Suisse.
En 2016, les débuts du Swiss Automotive Show avaient pourtant été plutôt modestes: 27 exposants avaient présenté leurs produits et services dans le magasin national de SAG à Niederbipp. L’événement était alors qualifié, à juste titre, de «salon interne». 70 exposants étaient présents un an plus tard, et 108 participaient à l’édition 2018. «Nous avons même dû refuser la venue de quelques fournisseurs», avait déclaré Sébastien Moix en septembre 2018 lors d’un entretien avec AUTOINSIDE.
Le magasin national de Niederbipp avait atteint sa limite de capacité. Les deux grands chapiteaux, dans lesquels une grande partie de la restauration et divers stands avaient été installés, n’avaient pas réglé le problème. Car pendant le Swiss Automotive Show, le magasin national devait continuer à fonctionner aussi bien que possible – des milliers de garagistes et carrossiers suisses comptaient également pendant ces journée sur les livraisons fiables et ponctuelles de Derendinger, Technomag ou Matik.
Moix: «Je ne me suis pas fait que des amis»
Les logisticiens de SAG ne chômaient pas non plus pendant le salon, ni lors du montage et du démontage. «Je ne me suis pas fait que des amis», déclare Sébastien Moix en souriant. «Si nous voulons nous développer, nous devons changer de site», a rapidement compris l’organisateur. Peu de temps après le SAS 2018, Sébastien Moix a annoncé que le salon se déroulerait au forum Fribourg à partir de 2019.
Ce dernier est, à bien des égards, un site idéal pour le Swiss Automotive Show: établi à la frontière du Röstigraben, il est facilement accessible depuis la Suisse alémanique et la Suisse romande. Le temps de trajet est d’environ une heure et demie depuis Zurich et Genève. Située à seulement 300 mètres de la sortie d’autoroute Freiburg Nord, la halle d’exposition dispose de plus de 800 places de stationnement. Par ailleurs, Sébastien Moix et son équipe ont de nouveau organisé des trajets en bus en provenance de toutes les régions du pays. Par les transports en commun, le site est accessible en onze minutes (avec la ligne de bus 1, depuis la Bahnhofplatz jusqu’à la patinoire du HC Fribourg-Gottéron située juste à côté du forum).
Deux fois plus de surface d’exposition qu’en 2018
«Ce déménagement nous permet d’offrir davantage de place à nos exposants», déclare Sébastien Moix, soulignant ainsi l’avantage majeur du nouveau site. Avec 9000 mètres carrés disponibles, le Swiss Automotive Show double sa surface d’exposition par rapport à l’année dernière à Niederbipp. Il n’est plus question d’éconduire des fournisseurs intéressés. Sébastien Moix attend à Fribourg environ 150 exposants et entre 6000 et 7000 visiteurs.
Une impressionnante diversité
Toutes les entreprises et tous les centres de compétence du groupe SAG feront bien entendu partie des 150 exposants: les marques Derendinger, Matik et Technomag présenteront leurs nouvelles boutiques en ligne et leurs nouveaux concepts d’atelier. La société Normauto, spécialisée dans la vente de pièces détachées, exposera son assortiment qui couvre 17 marques automobiles. Les prestations d’atelier d’E. Klaus ainsi que la hotline technique et le programme de formation de Techpool viendront compléter l’offre.
Près de 60 fournisseurs, essentiellement des équipementiers, exposeront leur gamme de produits destinés aux voitures particulières et aux utilitaires.
Dans la perspective de la saison des pneus 2019/2020, dix fabricants de pneus présenteront leurs produits.
30 fabricants d’équipements d’atelier et d’outils spécialisés dans la technique de levage, le service des pneus, la climatisation, le diagnostic ou encore l’entreposage et le nettoyage sur site seront également présents.
Près de 30 fournisseurs de lubrifiants, de produits chimiques, de peinture et de consommables présenteront eux aussi leurs nouveautés et proposeront des offres attrayantes.
Enfin, différents prestataires, œuvrant dans les secteurs des logiciels d’atelier, des données techniques, de l’assurance, de la mobilité et du recyclage, compléteront la liste impressionnante d’exposants.
Deux nouveaux thèmes centraux
Le vaste espace disponible ne permet pas seulement à Sébastien Moix et à son équipe de présenter davantage d’exposants sur une surface étendue. Le SAS étend considérablement les univers thématiques réservés aux utilitaires et à la carrosserie. Le Swiss Automotive Group est largement représenté dans le secteur des VU avec sa marque Matik, tandis que dans le domaine de la carrosserie et de la peinture, Sébastien Moix a fait appel à André Koch SA en tant que co-organisateur.
Formation et jeunesse
Le TechForum mettra l’accent sur des thèmes clés, avec huit nouveaux exposés en allemand et en français ainsi que les TechSkills, au cours desquels les jeunes visiteurs du salon pourront démontrer leurs aptitudes et leur savoir-faire. Les organisateurs tablent sur la présence au salon de près de 1000 représentants de la relève.
Le Swiss Automotive Show est devenu un rendez-vous incontournable de l’année automobile suisse. C’est un lieu d’information et d’échange où les professionnels de la branche peuvent s’informer en exclusivité des nouveaux développements du marché des pièces détachées, et établir un contact direct avec les fabricants. Mais le SAS est également un lieu de rencontre: son excellente offre de restauration et son programme-cadre attractif laissent de la place pour le divertissement et les discussions informelles entre collègues. Sébastien Moix: «Nous souhaitons bien entendu être une plate-forme d’information et de transfert de savoir-faire. Mais tous nos visiteurs entendent également passer un bon moment avec nous.» Nous vous disons donc: à bientôt, à Fribourg!
Interview de Sandro Piffaretti et Olivier Métraux
Un duo qui fonctionne à merveille : Olivier Métraux (à g.) et Sandro Piffaretti dirigent SAG depuis dix ans.
Voitures connectées, intelligence artificielle et routes surchargées: Olivier Métraux, président du conseil d’administration SAG, et Sandro Piffaretti, administrateur-délégué SAG, exposent comment ils entendent aborder les défis de la branche des fournisseurs.
Monsieur Métraux, le Swiss Automotive Show a lieu pour la première fois à Forum Fribourg avec 150 exposants, et non plus au magasin national de SAG à Niederbipp. Comment expliquez-vous cette évolution rapide?
Olivier Métraux, président du conseil d'administration SAG: SAS répond à une réelle demande de nos clients de pouvoir passer du temps avec leur fournisseur mais également avec les équipementiers pour aborder les sujets qui les préoccupent au quotidien. Un salon traditionnel ne le permet pas, le SAS est la solution.
Monsieur Piffaretti, il y a environ dix ans, vous avez fusionné Derendinger et Technomag pour former SAG. Comment vos clients, les garagistes, ont-ils profité de cette fusion?
Sandro Piffaretti, administrateur-délégué SAG: Grâce à ce rapprochement et au fil des années, nos clients ont pu bénéficier d’une logistique toujours plus efficace et d’une palette de produits encore plus vaste. Nous avons également pu concentrer des moyens importants au développement du catalogue de pièces online le plus avancé du marché.
Dans le même temps, les marques sont gérées de manière autonome, elles se concurrencent sur le marché et ont aussi leur propre image. Pourquoi SAG entretient-il deux marques sur le même marché?
Métraux: Une grande partie de nos clients favorisent clairement une de ces deux marques par rapport à l’autre. Nous avons dès le départ décidé de respecter leur choix et de continuer à les servir sous leurs couleurs préférées.
Décrivez-nous Technomag en trois mots.
Piffaretti: Un partenaire de qualité qui se différencie.
Et Derendinger?
Métraux: Un partenaire efficace et flexible.
Ces dernières années, vous étiez exposant dans la halle 7 du Salon de l’auto et en même temps représentant du SAS. En quoi se différencient essentiellement les deux formats?
Métraux: Le SAS permet aux visiteurs de dialoguer directement avec les équipementiers, producteurs des pièces automobiles. Ils peuvent ainsi découvrir en détail la très vaste gamme de produits que nous représentons avec des interlocuteurs spécialisés. Nous avons également plus d’espace pour présenter tous nos concepts et services avec nos équipes de spécialistes.
Renoncerez-vous, en 2020, à être présent à Genève et pourquoi?
Piffaretti: Nous avons décidé de nous concentrer sur le SAS et d’offrir à nos clients une alternative innovante et personnalisée.
La mobilité subit une mutation rapide. De quels changements s’accompagnent l’électromobilité et la conduite autonome pour la sous-traitance ?
Piffaretti: Les voitures électriques et autonomes vont contribuer à l’évolution de la gamme des produits que nous proposons. Cette gamme n’a cessé d’évoluer durant les 20 dernières années et nous voyons ces changements comme de nouvelles opportunités dans la continuité. N’oublions pas que le parc de véhicules dans son ensemble mettra des années à évoluer dans cette direction.
Quels seront les plus grands défis, présents et futurs, pour les sous-traitants?
Métraux: Notre branche sera confrontée à beaucoup de challenges comme les voitures connectées, des véhicules faisant recours à diverses technologies de propulsion, le partage de la mobilité, la saturation du réseau routier pour n’en citer que quelques-uns. Mais la mobilité nécessitera toujours des prestations de service. À nous de nous adapter.
Et pour les garagistes?
Piffaretti: Le consommateur se tournera de plus en plus vers des prestataires de services transparents, connectés, qui répondent à ses problèmes et demandes par des solutions simples, rapides et à prix raisonnable.
La logistique ne cesse de se complexifier dans votre branche. Quelles possibilités vous offrent la numérisation et l’intelligence artificielle (IA)? Un drone livrera-t-il bientôt les pièces de rechange?
Piffaretti: Les drones pour la livraison des pièces, ce n’est pas pour demain. Par contre les évolutions technologiques permettent une logistique toujours plus rationnelle et efficace. La saturation de nos routes dans certaines régions reste un réel problème et influence l’évolution de notre réseau logistique afin de rester à la hauteur des attentes de nos clients.
A contrario, quels sont les risques de la numérisation et de l’IA pour votre branche?
Métraux: La voiture connectée représente un danger de contrôle direct du constructeur automobile sur l’entretien et la réparation des véhicules, avec à la clé un risque accru de situation de monopole et de prix surfaits. Le marché de la distribution indépendante travaille sans relâche à des solutions pour garantir également dans le futur le libre choix au consommateur pour l’entretien de son véhicule.
Avec TechPool, le SAG offre une modalité de formation à la technologie indépendante de la marque dans un cours en ligne. Qu’attendez-vous de cet investissement dans la formation en tant que sous-traitant?
Métraux: L’e-learning va sans aucun doute permettre à beaucoup plus d’ateliers et mécaniciens de profiter d’une formation technique continue. Cette offre est gratuite et se décline souvent en plusieurs niveaux techniques et est disponible 24 heures sur 24 sans contrainte d’horaire. Nous voulons rendre la formation technique plus abordable et plus populaire parmi nos clients.
Ces derniers mois, vous avez augmenté la participation dans Davasa avec SAG, vous avez acquis un ensemble important d’actions dans Wagen International d.o.o en Serbie et vous souhaitez approfondir votre collaboration avec Hella Gutmann. Le cap de croissance et l’appétit de SAG peuvent-ils être maintenus en 2020?
Métraux: Notre Groupe va poursuivre sa croissance et continuera, de manière ponctuelle, à acquérir des participations dans des entreprises du secteur en Europe.
Les sous-traitants doivent-ils eux aussi se développer pour survivre?
Piffaretti: Nous nous trouvons dans un marché européen en pleine consolidation. Bien que la taille ne soit pas un objectif en soi, une taille critique minimum est indispensable pour assurer des services compétitifs à nos clients et par là même notre succès comme distributeur de fournitures et prestations automobiles.
Le garagiste suisse profite-t-il aussi de cette croissance?
Piffaretti: Oui bien entendu. Nous sommes ainsi à même de continuer à investir des sommes importantes dans le développement de nos services comme par exemple dans la logistique, dans l’informatique ou la gestion des données produits et techniques. Cela nous permettra de continuer à apporter à nos clients un soutien adapté à l’évolution de la technologie et du marché.
Et pour finir, comment restez-vous au diapason concernant les garagistes ? Vous rendez-vous souvent dans des garages pour échanger avec vos clients?
Piffaretti: La mobilité et les véhicules constituent ma passion. C’est pourquoi je me retrouve facilement chez un client au moins toutes les deux semaines. Je me rends aussi dans des ateliers qui ne sont pas encore clients pour comprendre encore mieux les besoins. Qu’ont-ils tous en commun? Les ateliers veulent faire leur travail avec professionnalisme et rendre un service fiable au consommateur et à l’automobiliste. Ils ne veulent pas perdre leur temps avec l’administratif. C’est pourquoi nous recherchons tous les moyens permettant de soulager le garagiste. Notre devise est simple: «Tu as ce qu’il te faut en trois clics» ou «Un numéro de téléphone pour obtenir ce qu’il te faut». Toujour plus simple, toujours plus rapide! Mais toujours de personne à personne. Nous avons plus de 70 succursales implantées localement près des clients. Nous sommes au service de nos clients.
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