«Journée des garagistes suisses»
Le stratège VW demande des visions plutôt que des restrictions
jas. Michael Jost, stratège en chef du groupe VW, a commencé son exposé en déclarant aux garagistes présents qu’il connaît bien leur point de vue: «J’ai essayé pendant quelques années de faire votre métier. Et mon patrimoine a fondu comme neige au soleil dans cette entreprise. Mais j’étais totalement engagé !» Désormais Chief Strategy Officer de la marque Volkswagen, Michael Jost est chargé de la stratégie de l’immense groupe VW. Avec ses 640'000 salariés, celui-ci produit 44'000 véhicules par jour. La gamme des puissances s’étend des 60 ch de la petite citadine VW Up aux 1500 ch de la luxueuse Bugatti Chiron.
À présent, le groupe VW se réinvente complètement et connaît la plus grande transformation de son histoire. «Nous réorientons nos activités pour les axer sur la numérisation, l’électrification et la valeur de l’entreprise. Et l’e-mobilité devient le nouveau modèle d’affaires du groupe VW.» Celui-ci investit 33 milliards d’euros à cet effet et lance quelque 75 nouveaux modèles tout électriques sur les trois marchés mondiaux de la Chine, des États-Unis et de l’Europe. Qu’il s’agisse de la VW ID.3 électrique, de la Seat El Born, de l’ensemble de la famille des E-SUV, de l’ID.Buzz qui succédera au Combi (en 2022) ou de l’ID.Vizzion, fleuron électrique de la marque, tous les modèles reposeront à l’avenir sur une plateforme électrique hautement modulaire, baptisée MEB.
«Quand on est stratège, on élabore bien sûr un plan pour cela. Parce qu’on réfléchit à deux ou trois fois avant de faire sortir un superpétrolier de la taille du groupe VW des eaux calmes», a expliqué Michael Jost aux quelque 900 garagistes suisses à Berne. «C’est pourquoi, dans dix ans, les garagistes emploieront peut-être un certain nombre de spécialistes en logiciels qui proposeront de nouvelles prestations. Parce que nos voitures se modernisent. Elles reçoivent des mises à jour, même sur la route. Les données et la numérisation nous aideront en outre, avec nos concessionnaires, à mieux comprendre nos clients.» VW prévoit par conséquent d’embaucher jusqu’à 10 000 ingénieurs en logiciels dans les prochaines années.
Mais les explications qui ont fait sensation à Berne n’étaient pas tant celles concernant la numérisation que celles relatives à l’électromobilité et à l’adieu au moteur à combustion, annoncé dès la fin 2018. «S’efforcer de se conformer à des lois qui changent chaque jour n’a pas de sens. C’est pourquoi chez VW, nous nous sommes volontairement engagés à respecter l’Accord de Paris et nous assurerons la neutralité carbone de notre groupe d’ici 2050», a déclaré Michael Jost.
À l’heure actuelle, le groupe VW et ses produits sont responsables de 1 % des émissions mondiales de CO2. Et comme notre planète ne fait pas de différence entre Américains, Chinois et Suisses en termes d’émissions de CO2 et de réchauffement climatique, chacun d’entre nous doit contribuer à la réduction de l’empreinte carbone. Le stratège a fait le calcul: «Si notre groupe veut atteindre la neutralité carbone en 2050, il ne doit plus lancer que des véhicules électriques à partir de 2040.» Pour Michael Jost, cela signifie également que le dernier modèle à moteur à combustion sera lancé en 2033. Et comme sa plate-forme et sa technologie sont généralement conservées sur deux générations, celles-ci seront sur le marché dès 2026. «Nos ingénieurs travaillent donc sur la dernière plate-forme de moteurs à combustion. Et tout à coup, l’horizon 2050 n’est plus si lointain, il a franchi la porte et se tient là, dans notre bureau.»
Le stratège VW balaie les doutes au sujet de l’autonomie et des possibilités de recharge: «L’électrique est notre nouveau modèle d’affaires. Ce sera peut-être encore difficile avec la première génération de véhicules. Mais cela ne posera plus de problème avec la seconde. 20 millions de projets fermes de produits sont déjà prévus sur la base de notre plate-forme électrique hautement modulaire MEB», a déclaré Michael Jost, mettant ainsi en évidence les chiffres énormes avec lesquels il est habitué à jongler. «Nous continuerons à proposer des véhicules GNC et diesel en complément des voitures électriques pendant les dix prochaines années, mais nous arrêterons en 2040, y compris pour les modèles diesel.» VW a investi 33 milliards d’euros dans sa transformation électrique, soit une fois la valeur totale de la gamme. Le constructeur allemand est convaincu que tout miser sur l’e-mobilité est le bon choix et Michael Jost conclut en expliquant: «Le climat et l’économie ne sont pas en contradiction. Mais il est important que vous parliez de visions et non de restrictions!»
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