Un manque à gagner annuel qui se chiffrera à plusieurs centaines de millions

Référendum contre la loi sur le CO2

Un manque à gagner annuel qui se chiffrera à plusieurs centaines de millions

8 décembre upsa-agvs.ch – La nouvelle loi sur le CO2 impose de nouvelles taxes aussi bien à la population qu’à la branche automobile. Thomas Hurter, président central de l’Automobile Club de Suisse (ACS) nominé en tant que candidat à la présidence de l’UPSA, explique dans cet entretien pourquoi il est important pour la branche que cette loi ne soit pas acceptée.​
 
sco. Pourquoi la loi sur le CO2 va-t-elle, selon vous, dans la mauvaise direction?
Thomas Hurter, président central de l’ACS:
La loi proposée n’aide pas le climat car elle freine l’innovation. Sans compter qu’elle est injuste puisqu’elle touche surtout la population située loin des grands centres ou dans les régions montagneuses et qui dépend du trafic individuel motorisé. Ces nouvelles taxes entraînent par ailleurs d’importantes charges bureaucratiques. Ces dix dernières années, les citoyens suisses ont réduit leurs émissions de CO2 par personne de près de 20 % et ce, malgré une croissance de la population d’un peu plus de 8 % durant ce même laps de temps. Si nous maintenons cette tendance jusqu’en 2030, nos émissions par personne évolueront à un peu moins de la moitié de celles enregistrées en 1990.

Que changeriez-vous dans le texte qui vient d’être adopté?
Seules la recherche et l’innovation permettront de réduire les émissions de CO2. Il faudrait donc créer des conditions cadres pour les entreprises afin qu’elles puissent travailler et produire en respectant encore plus l’environnement grâce à l’innovation. En tant que fédération de la branche automobile, nous regrettons surtout que la grande majorité des mesures cible le trafic individuel motorisé. Je parle ici de l’augmentation massive des prix des carburants, mais aussi du fait que 50 % des recettes issues des amendes payées par les importateurs automobiles seront retirées du FORTA contrairement à ce que la population suisse avait décidé en 2017. Il s’agira là à l’avenir d’un manque à gagner annuel qui se chiffrera à plusieurs centaines de millions.

Que dites-vous aux jeunes grévistes du climat qui trouvent que la loi ne va pas assez loin?
En principe, c’est une bonne chose que les jeunes s’engagent sur le plan politique et défendent leurs causes. Les conséquences économiques de la loi sont cependant totalement occultées par les jeunes grévistes du climat. Il manque un élément essentiel, car les mesures de protection du climat doivent être soutenues et financées par la population et l’économie. Les exigences ne devraient donc jamais prendre uniquement un aspect en compte. De même, la thématique de la protection climatique n’est pas considérée de manière globale, mais seulement à un niveau national. Même si la Suisse se fixait des objectifs encore plus ambitieux qu’actuellement pour faire baisser ses émissions de CO2, ceci n’aurait que peu d’effets bénéfiques sur le climat car la proportion suisse des émissions mondiales de CO2 est de l’ordre du millième. 

Pourquoi est-il si important pour l’économie et le commerce suisses d’empêcher l’entrée en vigueur de cette loi?
Car avec ses taxes élevées et ses nouveaux impôts, la révision de la loi sur le CO2 représente une charge encore plus importante aussi bien pour les entreprises que pour les consommateurs et se révèle très bureaucratique. Elle est ainsi à l’origine d’un ralentissement de l’innovation et d’une baisse du pouvoir d’achat. Ces deux facteurs affaibliront notre économie et menaceront notre prospérité à l’avenir. Une économie forte et une prospérité garantie sont cependant nécessaires pour pouvoir supporter les futures mesures de protection du climat.

À votre avis, le référendum a-t-il des chances d’aboutir?
J’estime qu’il y a des chances de préparer une loi qui se concentre surtout sur la recherche et l’innovation et moins sur la redistribution de l’argent et les obstacles bureaucratiques. Une telle loi contribuerait de manière essentielle et perceptible à la bonne santé de notre climat.
 

Source: Michael Kessler
 
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